Jean Tibéri a décidé aujourd'hui de porter plainte auprès du doyen des juges d'instruction de Paris pour violation du secret de l'instruction. Il entend protester contre "l'opération politique de calomnie", dont il s'estime victime. Cette décision fait suite à la levée de bouclier qu'a suscité le classement sans suite du dossier confié au Parquet de Paris, dans l'affaire du logement du fils de Jean Tibéri. En effet, de nombreuses personnalités de l'opposition et certains membres de la majorité ont multiplié les critiques à l'encontre du maire et du garde des Sceaux, Jacques Toubon.
L'indignation s'est aussi cristallisée sur un autre aspect de cet imbroglio juridique. L'attitude de la police lors de la perquisition effectuée le 27 juin par le juge Halphen au domicile de Jean Tibéri a été critiquée. L'absence des policiers, interdits par leur hiérarchie d'assister le juge pendant cette visite, a été revendiqué par Olivier Foll, directeur de la PJ parisienne. Cette interdiction serait jugée inacceptable par certains élus et magistrats. Le ministre UDF Alain Lamassoure a jugé "anormale" le comportement de la Police judiciaire. Attitude qualifiée "d'illégale" par le Député balladurien Patrick Devedjan. Le numéro un socialiste a estimé, lui, que le Garde des Sceaux s'attachait désormais à être le "garde des siens".
Jacques Toubon, interrogé hier soir au Club de la Presse sur Europe1, a déclaré n'avoir "pas d'opinion" sur la défection des policiers et a assuré n'être intervenu en aucune manière auprès du Parquet de Paris pour le classement du dossier. A suivre.